• 9

    Au bout de quinze minutes , ils furent arrivés chez Nelson. Il habitait une petite maison dans le centre de Queens. Les maisons étaient entourées d’arbres, mais celle de Nelson avait plein de fleurs en plus.

    Dis-donc, vous aimez bien les végétaux ! C’est vraiment magnifique !

    Merci, mais c’est grâce à ma femme que tout est beau. Moi je fais crever les pissenlits !

    Ils rigolèrent. Sherockee gara la voiture à l’entrée du garage. Elle descendit et prit Sébastian dans les bras. Nelson sortit, fit quelques pas et faillit tomber. Sherockee arriva à le rattraper à temps, même avec l’enfant dans les bras. Ils allèrent jusqu’à la porte, Nelson appuyé sur l’épaule de Sherockee. Il releva la tête et vit la lumière de la porte s’allumer. Sa femme ouvrit la porte et attendit qu’ils arrivent devant elle.

    Nelson ! Je me suis faite un sang d’encre ! Pourquoi tu ne répondais pas ? Je t’ai appelé je ne sais combien de fois pour toujours tomber sur ta messagerie, et puis Sébastian qui ne rentrait pas ! Qu’est-ce que tu t’es fait à la cheville ? Je vais encore…

    Il embrassa sa femme. Elle le repoussa gentiment. Il la prit par les hanches et rentra. Il expliqua à Sherockee où se trouvait la chambre de son fils, Sherockee y alla directement. Claire assit Nelson à côté d’elle.

    Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est à cause de cette fille que tu t’es mis en danger ?

    Non, ne t’inquiète pas, elle m’a aidé. Ne t’inquiète pas Claire, elle n’est pas du tout comme ils la décrivent dans les journaux. Elle est adorable, tu vas l’adorer. C’est vraiment une gamine, mais super sympa.

    Sherockee revint de la chambre de Sébastian. Elle regarda tout autour d’elle avec les yeux d’une enfant dans un magasin de jouets. Elle était émerveillée par les bibelots posés sur les étagères. Elle s’approchait de tout ce qu’elle voyait.

    C’est vraiment magnifique… J’adore tout chez vous ! Vous pensez que vous pourriez donnez des conseils à Jonathan ? Moi je ne suis pas souvent à la maison, mais lorsque je reviens, à part des objets d’astrologie complètement détraqués et des vielles fringues sales il n’y a pas grand-chose sur les meubles ! Si, il y a une photo de nous deux à Paris, une à Venise et une… Devant une ferme en Ireland les pieds dans la boue sous la flotte. Mais chez vous, tout est à sa place ! Comment faites-vous, c’est incroyable !

    Je ne sais pas, c’est Nelson qui fait ça, il faudra que vous lui demandiez, mais à lui. Moi c’est le jardin et lui l’intérieur ! Mais dites-moi, comment faites-vous, vous pour me ramener mon fils alors que les services de police le cherchent depuis ce matin et mon mari avec la cheville en vrac ?

    Sherockee rit. Elle était toujours debout, derrière la table. Elle revint vers le salon où étaient assis Nelson et Claire, qui lui jetait un regard noir.

    Vous, si vous avez quelque chose à dire vous le dites ! J’aime bien, au moins vous ne cachez rien. Alors moi aussi je vais être franche avec vous, je ne sais pas non plus. En fait, je sais comment je vous ai ramené votre fils, mais je ne sais pas comment Nelson s’est fait ça, il faudra que vous lui demandiez !

    Elle continuait à rire. Nelson leva les yeux au ciel, Claire fit de même et commença à sourire.

    Je t’avais prévenu, c’est une gamine ! Je te jure qu’un jour je te rapporterai les vidéos de son interrogatoire, et tu verras, elle ne m’a jamais répondu sérieusement !

    Sherockee regarda à la fenêtre. Ensuite, elle se tourna vers le couple.

    Bon, je ne vais pas vous embêter plus longtemps, il faut que j’y aille.

    Vous allez retourner au FBI ?

    Non, pas après ce que j’ai fait ! Si j’y retourne, ils vont me zigouiller, me bousiller et me ratatiner avant de me passer devant un juge qui m’enverra en prison illico presto !

    – Mais qu’est-ce que vous avez fait ? Vous n’avez pas déjà eu assez de problèmes comme ça ?

    Si, mais… Comment dire… Le directeur est revenu juste après qu’il vous ai vu passer dans le couloir et il m’a carrément balancé que c’était de ma faute si vous étiez parti comme une furie. Après il m’a dit que je ne voulais rien dire, que j’empirais mon cas et tout une cascade de bêtises. Et pour couronner le tout, il m’a sorti que mon futur se résume, je cite : « en trois mots : prison et mort ». Du coup, je me suis bien énervée, et sans faire exprès je lui ai envoyé la table dans sa tête de… Non ça, je ne vais pas le dire. Et résultat, il s’est fracassé la tête contre le mur… Remarque, s’il s’en sort, il aura peut-être une plus belle tête qu’avant !

    Elle rit. Claire un peu aussi. Nelson n’en revenait pas. Il était effaré, il avait la bouche grande ouverte. Claire lui remonta le menton, elle souriait encore.

    Mais comment pouvez-vous rire de ça ? Sherockee, vous êtes complètement inconsciente ou quoi ? Vous avez… Mon Dieu, je ne préfère même pas imaginer !

    Calmez-vous mon vieux ! Ça n’est pas vous qui aurez des problèmes, c’est moi ! Et puis même si vous vouliez essayer de me sauver de la prison, je crois que je suis trop une catastrophe pour que vous réussissiez ! Enfin, merci quand même, c’était super gentil, mais vous vous êtes lancé dans un défi surhumain ! Merci beaucoup. Il faut que j’y aille maintenant. Bien sûr, je ne vous dis pas où je vais, sinon les agents se feront un grand plaisir de vous le demander. Je vais écrire une lettre à votre futur directeur, il faut qu’il sache que vous ne savez pas où je suis ! Allez, je file.

    Elle continuait à rigoler. Elle remercia encore Nelson, salua Claire et ouvrit la porte.

    Attendez Sherockee ! Je vais vous donner un gilet, il fait froid, et puis vous serez plus discrète. Celui-là ne me va plus, dit-elle en lui tendant un gilet gris et noir. Prenez-le, il doit vous aller !

    Sherockee le prit et le passa. Il lui allait parfaitement. Elle remercia Claire et se sauva dans la nuit. Claire referma la porte et retourna s’asseoir à côté de Nelson. Il avait toujours l’air effaré, Claire lui sourit tendrement.

    Arrête avec cette tête ! Tu ne devrais pas t’en faire, elle m’a l’air très sûre d’elle ! Tu avais raison, elle me plaît bien ! Allez, viens te coucher, tu y verras plus clair demain.  

     

    Sherockee marchait tranquillement dans les rues de New York. Elle avait mis la capuche du gilet et avait remonté le col jusqu’en haut. Il faisait encore assez bon, même si l’automne commençait à prendre la place de l’été. Elle marcha sans faire attention à rien. Elle voyait les lumières de la ville, mais elle ne faisait pas attention aux rues qu’elle empruntait. Elle marcha longtemps, elle faillit se faire renverser plusieurs fois mais à chaque fois, elle eut de la chance. Elle marchait vers l’extérieur de la ville. Au bout d’un long moment, elle arriva dans une petite crique. Elle marcha sur les galets. Elle arriva à hauteur des vagues. Elle mit le bout de ses pieds dans l’eau mais finalement se recula. Elle s’allongea un peu plus loin sur des galets ronds. Elle mit ses mains derrière sa tête et regarda le ciel. Certes, il n’y avait pas beaucoup d’étoiles, mais elle était passionnée par tout le ciel. Elle regardait les nuages, les nuances et les lumières du ciel. Elle resta comme ça, elle ne bougea pas. Le bruit des vagues était seul à briser le silence. Sherockee ne bougea pas. Lorsqu’elle vu que le ciel commençait à changer de couleur, elle se leva. Elle s’étira et partit. Elle passa dans les rues, en faisant cette fois attention aux voitures. Elle arriva devant un grand hôtel. Elle fit discrètement le tour du bâtiment et commença à grimper à la façade, en faisant attention à ce que personne ne la voit. Elle arriva au niveau d’une première fenêtre, elle regarda à l’intérieur, mais continua à monter. Elle arriva à une deuxième, à une troisième et finalement arriva à une quatrième. Elle regarda à l’intérieur. Elle commença à passer ses doigts fins pour ouvrir la fenêtre. Elle n’avait pas été fermé, Sherockee n’eut pas de mal à l’ouvrir complètement et à se glisser dans la chambre. Elle ferma la fenêtre et se dirigea vers le lit. Jonathan dormait encore. Elle retira la dague de sa ceinture pour la poser sur la table de nuit. Elle se glissa dans les draps, collée à Jonathan. Elle ne s’endormit pas, mais restait près de Jonathan. Lorsqu’il se réveilla, vers sept heures trente du matin , elle n’avait pas bougé. Il se frotta plusieurs fois les yeux.

    Qu’est-ce que tu fais ici ? Il faut que tu retournes au FBI, sinon tu vas avoir des très gros problèmes, déjà que tu n’en manques pas !

    Elle sourit. Elle lui remit les cheveux en place et l’embrassa. Elle se leva et se tourna vers la fenêtre.

    Tu crois vraiment que je suis ici parce que j’ai envie de te voir ? Enfin, si bien sûr que j’avais envie de te voir, mais je ne suis pas assez débile pour venir ici juste pour te voir alors que le FBI est en train de décider de la vie que je vais mener sur cette terre ! Non, si je suis là, c’est parce que j’ai fait une grosse bêtise… Mais je te promets, j’ai tout fait pour améliorer mon cas !

    Qu’est-ce que tu as encore fait ? Tu as brulé ton dossier ? Tu as piqué tous les bonbons du FBI ? rit Jonathan.

    Si seulement… J’aurais pu faire ça aussi ! Mais à la place, j’ai failli tuer le directeur du FBI avec une complice. Elle en avait assez que le directeur lui tape dessus, et moi j’en avais plus qu’assez qu’il me crie dessus ! Du coup, on s’est alliée et j’ai balancé un des seuls meubles de l’interrogatoire, la pauvre… Elle s’est sacrifiée pour moi !

    Qu’est-ce que tu lui as balancé dessus ? demanda Jonathan désespéré.

    La table ! C’est dangereux les tables ! Il faut se méfier !

    Elle riait, une fois de plus. Lui soupira. Il se leva et alla s’habiller. Elle était toujours à la fenêtre. Elle regardait en contre-bas. Une voiture noire arriva en bas. Des agents en sortirent et rentrèrent dans l’hôtel.

    Dis-donc ! Ils n’ont pas perdu de temps pour te retrouver !  Bon courage avec les agents, je te les laisse, je ne peux plus les voir, même en photo ! Bon courage chéri !

    Elle prit la dague posé sur la table de nuit, fit une rapide baiser à Jonathan, ouvrit la fenêtre et sortit en quelques secondes . Jonathan ferma la fenêtre et finit de s’habiller calmement. Les agents frappèrent à la porte. Jonathan alla ouvrir.

    C’est dommage, vous venez de la rater… Je vous souhaite bien du courage pour la retrouver ! Elle joue avec vous, et je pense qu’elle s’amuse beaucoup ! Vous feriez bien de descendre, avant qu’elle ne vous crève les pneus !

    Les agents ne comprenaient pas. Ils se regardèrent. Ils n’avaient même pas eu le temps de demander à Jonathan quoi que ce soit, il avait déjà répondu. Ils n’avaient même pas eu le temps de sortir leurs insignes. Jonathan referma la porte. Les agents restèrent encore quelques secondes devant la porte.

    Bon, les gars, elle a fini de vous crever les pneus. Je vous conseille fortement de descendre maintenant, sinon elle va s’attaquer à votre moteur ! cria Jonathan de la chambre.

    Les agents descendirent rapidement les escaliers. Arrivés en bas, ils virent Sherockee qui leur fit un petit signe de la main ; ensuite elle prit sa dague et raya toute la longueur de la voiture, avant de partir en courant, en leur faisant des grimaces. Du haut, Jonathan rigolait.

    « Alors toi, tu m’impressionneras toujours… Je comprends mieux lorsqu’ils disent que tu es incontrôlable dans les journaux…Bon courage Sherockee, je t’attendrai. »

    Il finit de s’habiller, fit sa valise et sortit de la chambre .

      
     

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