• 4

    Sherockee gisait sur le sol. Elle n’avait plus de force mais refusait toujours de leur donner ce qu’ils réclamaient depuis le début. Le sang coulait de ses multiples blessures faisant par terre une flaque rouge. Elle survivait là où un homme serait déjà mort, mais elle en souffrait. Elle savait que plus elle résisterait, plus elle se rapprocherait de la mort, qu’elle ne pourrait jamais atteindre. Même si cette pensée la terrifiait, elle ne voulait pas abandonner, pas maintenant. Danam s’approcha.

    – Pourquoi es-tu aussi obstinée ? Donne-la-nous et tu reprendras ta vie.

    – Non, je ne vous la donnerais jamais, même si la mort devait s’abattre sur moi ! Si je vous la donne, je serais vraiment complètement folle ! Je sais ce que vous ferez avec !

    – Donne-la-moi, cria Danam en attrapant Sherockee au cou.

    – Danam, le flic a appelé Jonathan, intervint Codven.

    Codven était le meilleur ami de Danam (même si les apparences laissaient penser le contraire), mais aussi le seul qui pouvait lui parler sans risquer de se faire tuer ou embrocher. Danam relâcha sa prise et tourna lentement la tête vers Codven.

    – Pourquoi faut-il toujours que tu arrives au mauvais moment ?

    – Et toi, pourquoi faut-il que tu ne m’écoutes jamais ? Il va falloir partir !

    – Pourquoi faudrait-il s’en aller ? Le flic ne va pas nous retrouver de sitôt ! Ou s’il arrive à nous retrouver, il sera trop vieux pour nous courir après…

    – Sauf si Jonathan arrive à la localiser…

    – Lui ? Laisse-moi rire ! Il n’a plus ses pouvoirs !

    – Qu’est-ce que tu en sais ! Peut-être qu’il lui en reste !

    – N’importe quoi ! Tu te fais des films mon vieux !

    – C’est toi qui me traite de vieux ? Quel âge as-tu déjà ?

    – Bon, tu me laisse finir avec elle ou tu veux subir le même traitement ?

    – Ok, ok j’ai compris !

    Pendant ce temps, Sherockee s’était relevé. Elle profitait du court instant de répit qu’elle avait. Elle se tenait aux murs mais n’arrivait pas à garder l’équilibre. Le sang coulait encore et encore, ses blessures l’empêchaient d’avancer vite. Elle manquait d’air et cherchait à s’enfuir. Elle ne savait pas si elle allait pouvoir aller jusqu’à cette porte qui lui paraissait plus loin à chaque pas. Le rire de Danam se fit entendre.

    – Sherockee, reste avec nous, nous n’avons pas encore commencé ! Tu ne pourras pas aller très loin, vu ton état !

    – Ça te fait marrer de me voir comme ça, hein ? Saches que même si tu le voulais vraiment, tu ne pourras jamais rire autant que moi lorsque je t’aurai tué !

    – Avant que tu n’arrives à me tuer, il va falloir que tu réussisses à te tirer d’ici !

    – Sauf si je t’extermine ici justement !

    Danam effaça le sourire qu’il avait juste avant. Il se dirigea vers Sherockee, l’attrapa violemment et la jeta à terre. Il s’agenouilla, la prit au cou et se rapprocha du visage de Sherockee ; ils se frôlaient.

    – Peu importe de quelle façon je mourrai, je sais une simple chose : tu ne parviendras jamais, tu m’entends, jamais à me tuer sur mon propre terrain !

    – Peut-être que ton assurance te permet de dominer les autres, mais tu n’y arriveras pas avec moi, souffla Sherockee.

    – Penses tout ce que tu veux, mais je t’assure, un jour ou l’autre tu n’auras plus la force de lutter. Un jour ou l’autre tu me donneras cette maudite clé !

    – Je mourrai avec !

    – Ne te construis pas de croyance impossible !

    – Impossible ? Tu es comme les humains ! Rien n’est impossible lorsqu’on y croit !

    – Alors, crois si tu veux.

    Danam la relâcha et se dirigea vers la porte, laissant Sherockee dans une crise de toux mais elle le rappela.

    – Si tu n’avais pas cette manie de tuer tout ce qui bouge, tu serais vraiment…

    – Arrêtes-toi tout de suite ou tu vas empirer ton cas !

    Il claqua la porte.

    « Jonathan, pourquoi ne t’ai-je pas écouté ? Je ne serais pas ici si je n’avais pas été aussi têtue… Si tu m’entends, je te jure, je m’en veux. »

     

     

    New York

    Dimitri était toujours à son bureau. Il avait la tête entre ses mains, de temps à autre, il levait la tête regardait Eliott fixement avant de revenir à sa position initiale.

    – Bon, tu vas m’expliquer ?

    – T’expliquer quoi ?

    – M’expliquer sur quoi tu médites depuis tout à l’heure !

    – Je veux bien t’expliquer mais pas ici.

    – Où veux-tu que l’on aille ?

    – Allons… Ailleurs !

    Les deux associés sortirent. Ils ne savaient pas où aller. Ils marchèrent sans vraiment y réfléchir.

    – Alors, tu m’expliques ?

    Dimitri s’arrêta. Il s’assit sur le banc qui se trouvait derrière lui. Ils étaient arrivés sur un des balade qui longe l’Hudson River. Le ciel avait toutes les couleurs du soir. Le canal était calme, il reflétait le soleil qui était d’une belle couleur or. Ils étaient seuls, la balade n’était pas très prisée par les promeneurs.

    – Je veux bien mais… Tu ne vas pas me comprendre, encore une fois !

    – Dis toujours !

    – Très bien… Vois-tu, au début de cette affaire, je savais que les indices ne pourraient pas laisser de doutes. Mais lorsque j’ai vu cette fille dans l’interrogatoire, je me suis demandé s’ils avaient vraiment apporté la bonne personne. Comment dire… Elle a vraiment l’air d’une jeune fille sans danger, sans histoire ! Elle me suppliait de croire une histoire improbable, croire qu’elle est innocente ! J’ai envie de la croire, surtout qu’à part le mobile débile du coup de folie, de l’attentat ou celui de l’obsession de tuer, on n’a pas grand-chose pour expliquer qu’elle l’aurait fait. Et puis, tu sais, elle a vraiment un regard doux, gentil. Ça n’est pas le genre de regard à te transpercer ou à te glacer le sang. Je ne sais pas si ce qu’elle veut nous faire croire est vrai, mais j’ai l’impression que cette histoire l’a mise dans un sacré pétrin. Si c’est à cause de cette affaire qu’elle a disparue, c’est forcément que quelque chose nous échappe. Mais ce qui me tracasse le plus, c’est que si j’admets qu’elle est innocente, je me demande comment le véritable coupable a pu laisser autant d’empreintes de cette fille. Mais si elle est vraiment innocente, le motif aurait pu être justement d’envoyer Sherockee en prison ou de lui faire avouer quelque chose pendant le procès. Je me pose encore plus de question depuis qu’elle est...

    Dimitri avait parlé sans s’arrêter et Eliott ne l’avait pas interrompu. Pourtant, Dimitri avait fait une pause en plein milieu de sa phrase. Environ trente secondes s’écoulèrent dans le plus grand des silences. Eliott regarda Dimitri d’un regard interrogateur. Celui-ci n’avait toujours pas décroché son regard du reflet que faisait le soleil sur l’eau.

    – Depuis qu’elle est… ?

    – Tu sais tenir un secret ?

    – Bien sûr, quelle question !

    Dimitri se tourna vers son coéquipier. Ils se regardèrent longtemps et Dimitri fit un regard encore plus insistant.

    – Non, mais vraiment, tu sais tenir un secret, un gros secret ?

    – Je pense oui.

    – Alors dis-moi que tu le jure.

    – Je le jure, articula Eliott d’un ton officiel en levant sa main droite.

    – Tu n’es pas obligé d’en faire autant !

    – Bon, tu finis la phrase que tu as commencée ou il faut que j’aille la chercher dans ton cerveau ?

    – Elle est passée chez moi avant de partir je ne sais où.

    – Quoi ! Et tu ne l’as pas dit ?

    – Non, je ne voulais pas lui attirer plus d’ennuis qu’elle en avait déjà.

    – Dimitri, tu n’auras pas cette promotion si quelqu’un apprend ça !

    – C’est pour cela que je te demande de garder le secret.

    – Pourquoi était-elle venue ?

    – Non, ça je ne peux pas te le dire.

    – Tu sais quoi, vu ce que je viens d’entendre, je pense même si tu me disais qu’elle était venue pour t’embrasser, ça ne m’étonnerais même pas !

    – Elle était venue pour que… Pour me demander si je pouvais annuler le procès.

    – Ce que tu n’as pas besoin de faire puisqu’elle s’est enfuie et qu'elle veut se défendre seule.

    Le soleil avait déjà disparu. Un vent frais s’était levé, mais il faisait encore bon. Les deux hommes s’étaient tus. Le silence qui régnait entre eux était comblé par les bruits de la ville, rendant le temps moins long.

    – Que veux-tu faire maintenant ?demanda Eliott.

    – La retrouver en vie.

    Un nouveau silence. Eliott soupira et regarda Dimitri.

    – On va manger ?

    – Non, je vais retourner au bureau. Je vais revoir le dossier.

     – Combien d’heures d’affilées d’interrogatoire ou de travail depuis le début de cette affaire ?

    – Je ne sais plus…

    – Raison de plus ! Allez, viens on va manger, après tu pourras faire ce que tu veux mais je ne veux pas manger tout seul.

    Eliott entraina son ami dans une pizzeria. Lorsqu’ils entèrent, le gérant accueillit Eliott d’une bonne accolade.

    – Ça fait plaisir de te revoir ! s’exclama-t-il avec un fort accent italien. Alors, dis-moi, t’as toujours pas pris ta retraite ? Non, pas la peine de répondre ! Je sais très bien que si tu l’avais prise, tu viendrais tous les jours ici, que tu ne trainerais plus “Didi” comme un enfant et que tu t’emmerderais tellement que tu viendrais pour la plonge !

    – Tu as tout compris !

    – Bon, où est-ce que je vous installe ?

    – Là où il y a de la place par exemple !

    Le patron les installa à une table vers le fond de la salle, près de la baie vitrée qui donnait sur la rivière. L’endroit était très agréable, à la fois rustique et urbain. Les luminaires permettaient d’avoir une lueur douce, réchauffant le lieu. Les deux compères s’assirent. Dimitri fusillait Eliott du regard.

    – Oui, une fois j’ai lâché un  “Didi” et il s’en est souvenu… Ça n’est pas si grave que ça, si ?

    – Une fois ? N’importe quoi, chaque fois que tu me parles de Dimitri, tu l’appelles toujours comme ça, déclara le patron qui revenait avec les cartes.

    Dimitri regardait Eliott d’un œil noir, et finit par lui tirer la langue. Ils partirent dans un fou rire que les clients autour ne comprenaient pas. Tous les deux finirent par se calmer. Ils étaient encore essoufflés d’avoir ri autant mais se sentaient vraiment bien. Ils passèrent leur commande et finirent par discuter, sans jamais parler de l’affaire. Ils mangèrent en une heure et demie, le temps d’oublier le boulot, le stress quotidien, les tracas et le reste. Lorsqu’ils sortirent, ils eurent un nouveau fou rire, sans qu’ils ne comprennent pourquoi. Ils marchèrent jusqu’au bureau.

    – Alors, tu vas aller travailler ?

    – Non, je vais rentrer chez moi, je serai mieux.

    – Très bonne initiative !

    Ils se saluèrent et partirent chacun de leur côté. Dimitri alla jusqu’à sa voiture. Au moment où il allait l’ouvrir, son téléphone lui annonça qu’il avait un appel. Dimitri chercha dans ses poches de jean, ses poches du manteau et fini par ouvrir son manteau en cuir et le trouva dans la poche intérieure… Trop tard. Il vit sur l’écran que l’appel venait de Jonathan. Il le rappela.

    – Allo ?

    – Bonjour Jonathan, c’est Dimitri. J’ai vu que vous aviez essayé de m’appeler.

    – Oui. C’est parce que… Je sais où elle est.

    Dimitri rappela Eliott. Il courut pour le rattraper. Il était loin mais se baladait lentement, et semblait attendre quelque chose. Dimitri mit le haut-parleur.

    – Où est-elle ? demanda Dimitri plus impatient que jamais.

    – Elle est dans le désert du Sahara. Je vous donnerais les coordonnées lorsque je serais chez moi.

    – Dans le désert du Sahara ? Mais qu’est-ce qu’elle fait là-bas ?

    Jonathan leur expliqua avec une voix tremblotante qu’il ne savait pas si elle était là-bas parce qu’elle avait fui ou parce qu’elle avait été obligée d’y aller. Il était inquiet, elle ne bougeait plus depuis qu’il l’avait localisé. Il n’avait pas pu lui parler, l’énergie faisait défaut à Sherockee et les faibles signaux qu’il avait reçus étaient à peine suffisants pour lui permettre de savoir que c’était elle. D’ailleurs, il avait juste eu le temps de noter les coordonnées que le signal avait disparus, réapparaissant quelque secondes de temps en temps. Dimitri demanda à Jonathan s’il savait à peu près où conduisaient les coordonnées.

    – Je ne sais pas exactement mais je sais que c’est au Niger, dans la région d’Agadez, que c’est loin de tout et qu’il n’y a rien aux alentours à part du sable !

    – Il y a un aéroport pas loin de cet endroit ?

    – Oui, enfin, non. Le plus près est à environ 400 kilomètres. Je dois vous laisser. Je vous envoie les coordonnées dès que je suis rentré.

    – Oui.

    Dimitri raccrocha et regarda Eliott dans les yeux. Ce dernier ne semblait pas étonné que Jonathan ait parlé d’avoir localisé Sherockee et de signaux lancés par elle-même. Il lança un regard interrogateur. Dimitri prit une grande respiration et s’assit sur le bord du trottoir. Eliott le rejoignit.

    – Qu'est-ce que tu veux faire ?

    – A propos de quoi ?

    – A ton avis ? Jonathan vient de te dire où elle se trouve et toi tu ne te demande même pas si tu dois y aller ? Réfléchis ! Soit tu le dis à Nelson et tu as cette promotion, soit tu tentes le diable et tu vas la chercher. Bien sûr, si tu le dis, il va falloir attendre que l’Etat se décide à envoyer ses agents spéciaux là-bas. Ça peut être rapide ou peut-être lent, il faut voir… Si tu y vas, ça peut être trois fois plus dangereux pour toi mais peut-être aussi trois fois plus rapide. En revanche, si tu y vas de tes propres moyens, je sens que Nelson ne va pas être enchanté que tu reviennes avec la fille alors que tu aurais dû l’avertir…  À toi de choisir !

    Eliott se leva et parti, lentement, comme à son habitude, laissant Dimitri à ses pensées. Il était toujours assis sur le trottoir et réfléchissait à ce que venais de lui dire Eliott. Il n’avait pas tort : le choix entre deux solutions, entre deux risques. Soit risquer de laisser les agents spéciaux de l’Etat partir à sa recherche, mais peut-être trop tard, soit y aller et risquer sa vie, risquer de perdre son métier et même passer une bonne partie de son existence en prison. Dimitri était assis là depuis une bonne dizaine de minutes. La nuit tombait. Il frissonna. La journée, il faisait encore bon mais dès que le soleil disparaissait, un vent froid se levait, faisant baisser la température. Alors, une idée lui vint. Il regarda son portable. Un SMS était arrivé. Comme promis,  Jonathan lui avait fait part des coordonnées. Il avait rajouté qu’il ne savait pas comment Dimitri allait faire pour se rendre à cet endroit et que le passage en voiture était un voyage périlleux. Dimitri nota les coordonnées sur une feuille de papier et effaça le message. Ensuite, il se leva, s’étira et rentra en vitesse dans le bureau. Il se dirigea vers le bureau de Nelson, il y était encore, en train de pianoter sur le clavier de son ordinateur. Dimitri entra sans frapper. Nelson leva les yeux de son ordinateur et retira ses lunettes. Il lui fit un grand sourire.

    – Que puis-je faire pour vous ?

    – Je l’ai retrouvée. Mais j’ai besoin de votre aide.

    – Vous l’avez vraiment trouvée ? Vous m’épaterez toujours ! Comment avez-vous fait ?

    – J’ai mes sources. Elles sont sûres rassurez-vous. Très bien, j’ai besoin de votre aide.

    – Tous ce que vous voudrez, à moins que ce ne soit irréalisable.

    – Je voudrais partir au Niger pour aller la chercher avant la fin de la semaine.

    – Non, je ne pourrais pas vous dégoter une équipe, un visa et tout le tralala qui va avec pour la fin de la semaine… En revanche, pour la semaine prochaine peut-être !

    – Je n’ai pas besoin d’une équipe, d’un visa et de tout le tralala mais seulement d’un moyen de transport rapide pour me rendre là-bas.

    – Je ne peux pas vous laisser partir là-bas comme cela ! Vous le savez aussi bien que moi. Il faut que je demande à…

    – Je connais la procédure ! Mais s’il vous plaît, pour une fois, faites en sorte que la procédure aille plus vite qu’à l’accoutumé ! J’ai juste besoin d’un coéquipier, d’une arme avec ses recharges et d’un moyen d’aller le plus vite possible à cet endroit, mais s’il vous plaît, le plus vite possible ! supplia Dimitri en tendant le papier à Nelson.

    Nelson examina attentivement le papier. Il ouvrit une application et tapa les coordonnées écrites sur le feuillet. Il lança la recherche et fit une grimace qui montrait qu’il réfléchissait. Dimitri le regardait, attendant qu’il se décide à lui dire si oui ou non il allait l’aider.

    – Je vais voir ce que je peux faire mais je ne peux rien vous garantir pour l’instant. J’ai juste une question : pourquoi voulez-vous y aller aussi vite ? Elle ne pourra pas partir de là-bas aussi facilement qu’elle a réussi à sortir des Etats-Unis !

    – Je sais mais mon correspondant m’a dit qu’elle était en danger. Je ne veux pas qu’elle perde la vie parce qu’on a été trop lent à aller la chercher ! s’énerva Dimitri.

    – Calmez-vous, je vais vous aider. Mais partez d’ici et allez dormir. Une bonne nuit vous fera le plus grand bien. Et puis, vu les horaires que vous avez fait ces derniers temps et les résultats très concluant que vous avez montré, je vous laisse temps libre jusqu’à ce j’ai trouvé un moyen de vous envoyer là-bas. Mais sachez que même si vous voulez que ce soit le plus rapide possible, je préfère que vous ailliez une équipe avec vous.

    – Peu importe, tant que c’est fait pour la fin de semaine.

    – Oui, je vais faire tout mon possible. Allez dormir maintenant ! ordonna Nelson.

    Le chef de service raccompagna Dimitri jusqu’à la porte du bureau. Arrivé à la porte, Nelson se retourna vers Dimitri. Il le prit par les épaules et le regarda dans les yeux.

    – Je sais qu’il y a quelque chose que vous ne m’avez pas dit, quelque chose qui vous tracasse et c’est ce quelque chose qui fait que vous voulez trouver cette fille au plus vite. Je ne veux pas savoir ce que c’est, du moins pas tout de suite. Mais ne cachez pas tout, vous risqueriez de perdre ma confiance. Maintenant que j’ai dit ce que j’avais à dire, je vous souhaite une bonne nuit.

    Nelson reparti vers son bureau, laissant Dimitri seul. Celui-ci parti de son côté, vers le parking. Il ouvrit sa voiture, s’installa derrière le volant et resta quelques minutes immobile, dans le silence et la fraîcheur de la nuit. Au bout d’un moment, il voulut appeler sa mère, mais se rappela que l’hôpital ne prenait plus les appels à partir de vingt heures. Il mit le contact et parti sur la route pour rentrer chez lui. Il arriva à peine trente minutes plus tard. Il se gara devant son appartement. Les escaliers lui parurent plus long, les étages et les marches plus hauts. Lorsqu’il arriva chez lui, il jeta ses clés sur le guéridon. Il prit un pull en laine qu’il se mit sur les épaules. Il se dirigea vers son balcon, prit une chaise et s’installa pour regarder les quelques étoiles que les lumières de la ville n’arrivaient pas à effacer du ciel.


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